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French to Spanish: La chasse à l'homme - Las caza del hombre General field: Art/Literary Detailed field: Anthropology
Source text - French V. La chasse aux peaux noires
La réduction des indigènes en esclavage,
[…] la transformation de l’Afrique en
une sorte de garenne commerciale pour
la chasse aux peaux noires, voilà les procédés
idylliques d’accumulation primitive qui
signalent l’ère capitaliste à son aurore.
Marx, Le Capital106
La vie d’un Africain n’est
d’aucun prix ; nous sommes des proies
que les chasseurs prennent dans les déserts,
et des bêtes que l’on tue à volonté.
Ottobah Cugoano,
En 1440, le Portugais Antoine Gonzalez fut envoyé sur les côtes de Guinée «pour y charger son bâtiment de peaux de loups marins108». Un jour qu’il était descendu à terre avec dix de ses gens, il «découvrit un homme nu qui portait deux dards à la main, et qui conduisait un chameau ; c’était un Maure que la crainte saisit, et qui se laissa prendre sans résistance109». Retournant au navire, le capitaine trouva d’autres indigènes sur sa route,
parmi lesquels une femme, qu’il captura. Ces deux prises furent sans doute «les premiers habitants de cette côte qui tombèrent entre les mains des Portugais110». Fort de ce premier succès, il revint à terre avec des troupes plus nombreuses : «Dans l’obscurité de la nuit, il rencontra d’autres Maures.
Ses gens se trouvèrent si près de ces barbares, qu’ils les saisirent entre leurs bras, sans les reconnaître autrement qu’à leur nudité, et par la différence du langage ; ils en tuèrent trois, ils en prirent dix, et retournèrent à leurs vaisseaux111.» Ces annéeslà, les navires portugais rentrèrent au port charges d’une nouvelle marchandise. Dans leurs soutes,
à côté des peaux de buffles et de quelques «oeufs d’autruches », ils ramenaient les premières cargaisons de captifs africains. De retour en Europe, ils exposèrent leurs trophées : «Tout le monde, raconte l’Histoire générale des voyages, y admira la couleur des esclaves112.»
La chasse aux Nègres avait commencé. Elle ne prit cependant toute son ampleur qu’avec la «découverte» de l’Amérique et l’essor du commerce triangulaire – c’est-à-dire avec la constitution d’un capitalisme transatlantique.
Au début du XVIe siècle, Mvêmb’a a Ñzînga, roi de Manicongo, écrivit une longue missive au roi du Portugal, qu’il appelait encore son «frère». Il y dénonçait les agissements des chasseurs d’esclaves portugais sur son sol: «Les marchands enlèvent chaque jour nos sujets, enfants de ce pays, fils de nos nobles vassaux, même des gens de notre
parenté. Les voleurs et hommes sans conscience les enlèvent dans le but de faire trafic de cette marchandise du pays, qui est un objet de convoitise.
Ils les enlèvent et ils les vendent. Cette corruption et cette dépravation sont si répandues que notre terre en est entièrement dépeuplée113.» Sa plainte, bien sûr, fut ignorée. Malgré les résistances africaines, le trafic esclavagiste s’amplifia.
Aux premières razzias des explorateurs, aux rapts sporadiques succéda peu à peu un système organicé d’approvisionnement. En jouant de la forcé et de l’intérêt, les puissances européennes parvinrent à s’assurer la collaboration de pouvoirs africains. Des alliances militaires furent conclues, où l’on échangeait armes contre captifs. Ces accords ponctuels prirent bientôt la forme de partenariats commerciaux codifiés. Le commerce d’esclaves eut ses tarifs, ses entrepôts, ses rites et ses cérémonies. La demande crut, inlassablement, et la chasse à l’homme atteignit son paroxysme.
Translation - Spanish V. Caza de pieles negra
La sumisión de los indígenas a la esclavitud,
[] la transformación de África en una especie de coto comercial para
la caza de los pieles negra; he aquí los procedimientos
idílicos de acumulación primitiva
que apuntan la aurora de la era del capitalismo.
Marx, El capital
La vida de un africano no tiene precio alguno;
somos presas que los cazadores atrapan en los desiertos,
y animales que matan a su libre albedrío.
Ottobah Cugoano, Reflexiones sobre la trata y la esclavitud de los negros
En 1440, el portugués Antoine Gonzalez fue enviado a las costas de Guinea «para cargar su navío de pieles de lobos marinos ». Un día que bajó a tierra con diez de los suyos, «descubrió a un hombre desnudo que llevaba dos dardos en la mano y que montaba un camello, era un moro que apoderado por el miedo se dejó tomar sin resistencia ». De vuelta a la nave, en el camino, el capitán encontró a otros indígenas, entre ellos una mujer que capturó. Estas dos presas, fueron sin duda «los primeros habitantes de esta costa que cayeron en manos de los portugueses ». Orgulloso de este primer éxito, volvió a tierra con un grupo de hombres más numeroso: «En la oscuridad de la noche, vio a otros moros. Esa gente se encontraba tan cerca de los salvajes, que los tomaron entre sus brazos, sin reconocerlos más que por su desnudez y por la diferencia de lenguaje; mataron a tres de ellos, capturaron a diez, y volvieron a su nave ». Durante aquellos años, los navíos portugueses llegaban a puerto cargados de una nueva mercancía. En sus bodegas, al lado de las pieles de búfalo y de algunos «huevos de avestruz», traían los primeros cargamentos de cautivos africanos. De vuelta en Europa, exponían sus trofeos: «Todo el mundo, cuenta la Historia general de los viajes, admiraba el color de los esclavos ».
La caza de los negros había comenzado. Sin embargo no alcanzó su mayor esplendor hasta el «descubrimiento» de América y el auge del comercio triangular —es decir con la constitución de un capitalismo transatlántico.
A principios del siglo XVI, Mvêmb'a a Ñzînga, rey de Manicongo, escribió una larga misiva al rey de Portugal, a quien aún llamaba «hermano». En ella denunciaba el comportamiento de los cazadores de esclavos portugueses en su tierra: «Los comerciantes raptan cada día a nuestros súbditos, hijos de este país, hijos de nuestros nobles vasallos, incluso parientes nuestros. Los ladrones y hombres sin consciencia se los llevan con el fin de traficar con esta mercancía local, objeto de codicia. Se los llevan y los venden. Esta corrupción y depravación están tan extendidas que nuestra tierra está completamente despoblada ». Su protesta, evidentemente, fue ignorada. A pesar de la resistencia africana, el tráfico de esclavos se extendió.
Tras los primeros saqueos de los exploradores, a los raptos esporádicos le sucede poco a poco un sistema organizado de abastecimiento. Con un juego de fuerza e intereses, las potencias europeas consiguieron asegurarse la colaboración de los poderes africanos. Se sellaron alianzas militares en las que se intercambiaban armas por cautivos. Estos acuerdos puntuales adoptaron pronto la forma de una cooperación comercial codificada. El comercio de esclavos tuvo sus tarifas, sus almacenes y sus ritos y ceremonias. La demanda creció, incansablemente, y la caza del hombre alcanzó su paroxismo.
French to Spanish: Jean Genet - Entretiens avec Hubert Fichte General field: Art/Literary Detailed field: Journalism
Source text - French Entretiens avec Hubert Fichte
Hubert Fichte.- Hier, vous m'avez parlé d'une mani¬festation où vous alliez.
G.- Non, je n'y allais pas ; il y avait des manifestations hier qui réunissaient des membres de la C.G.T., de la C.F.D.T. et de la C.G.C. et des trois partis de l'opposition, c'est-à-dire le Parti communiste, le Parti socialiste et les Radicaux de gauche. La manifestation avait lieu offi¬ciellement pour protester contre la politi¬que économique du gouvernement. En réalité, cette manifestation a été déclen¬chée par l'arrestation de plusieurs syndi¬calistes et même de simples soldats qu'on accusait de démoralisation de l'armée, et qui risquent d'être traduits devant la Cour de sûreté de l'État et où les peines vont de cinq à vingt ans de réclusion.
Hubert Fichte.- Donc, une manifestation contre Giscard d'Estaing ?
G.- Contre le ministre de la Défense et contre le ministre de l'Intérieur, surtout.
Hubert Fichte.- Vous n'êtes pas membre d'un des partis rassemblés là?
G.- Non, absolument pas, je ne fais partie d'aucun parti !
Hubert Fichte.- On dit : Jean Genet n’a pas d’adresse, Jean Genet vit dans de petits hôtels...
G.- C'est sans intention, il se trouve que j'ai mon passeport sur moi. Voici mon adresse, vous pouvez la lire.
Hubert Fichte.- C'est l'adresse de Gallimard, 5, rue Sébastien-Bottin.
G.- Je n'en ai pas d'autre ; voyez, c'est mon adresse officielle.
Hubert Fichte.- Vivre sans adresse, sans appartement, rend difficile les amitiés ; on ne peut pas inviter chez soi, on ne peut pas faire la cuisine...
G.- Je n'aime pas faire la cuisine.
Hubert Fichte.- On est toujours celui qui est invité.
G.- Et alors ? Evidemment, ça crée des problèmes, donc des solutions et, en même temps, ça permet l'irresponsabilité. Je ne suis responsable de rien, socia¬lement, et ça permet aussi une sorte d'engagement immédiat, un enrôlement sur le champ. Quand Bobby Seale a été arrêté, Bobby Seale, c'était le chef des Panthers, deux responsables sont venus me voir et ils m'ont demandé ce que je pouvais faire pour Bobby Seale. C'était le matin et j'ai répondu : « Le plus simple, c'est d'aller aux États-Unis pour voir la situation». Ils m'ont dit : « Quand ?» — « Demain » — « Si vite ? » J'ai vu que les Panthers étaient décontenancés. Ils ont l'habitude d'aller très vite et j'allais plus vite qu'eux, et tout simplement parce que j'habitais à l'hôtel. J'avais une toute petite valise. Si j'avais un appartement, est-ce que j'au¬rais pu faire la même chose ? Si j'avais des amitiés, est-ce que j'aurais la même vélocité de déplacement ?
Hubert Fichte.- Est-ce que vous craignez d'être entouré, par votre renom, par vos ressources, d'un certain luxe bourgeois?
G.- Ah ! c'est très bête évidemment. Non, je ne pense pas parce que je n'ai aucun respect pour le luxe bourgeois. Il me fau¬drait au moins un château de la Renais¬sance. Mes droits d'auteur ne me permet¬tent pas d'avoir la cour d'un Borgia, donc je ne risque pas grand chose.
Translation - Spanish ENTREVISTA CON HUBERT FICHTE*
HUBERT FICHTE.— Ayer , me habló de una manifestación a la que usted iba a ir.
JEAN GENET.— No, yo no pensaba ir; las manifestaciones de ayer reunían a miembros de la CGT, de la CFDT y de la CGC y de tres partidos de la oposición: el partido comunista, el partido socialista y los radicales de izquierda . Oficialmente, la manifestación se celebraba para protestar contra la política económica del gobierno. En realidad, esta manifestación se originó tras la detención de varios sindicalistas y de simples soldados acusados de desmoralizar al ejército que corren el peligro de ser juzgados ante el Tribunal nacional de seguridad donde las penas van de cinco a veinte años de reclusión.
H.F.— ¿Era entonces una manifestación contra Giscard d’Estaing?
G.— Contra el ministro de defensa y el ministro de interior, sobre todo.
H.F.— ¿No es usted miembro de alguno de los partidos que se reunieron?
G.— No, en absoluto, ¡No formo parte de ningún partido!
H.F.— La gente dice: Jean Genet no tiene dirección, Jean Genet vive en pequeños hoteles…
G.— Casualmente traigo conmigo el pasaporte. Esta es mi dirección, puede leerla.
H.F.— Es la dirección de Gallimard: 5, rue de Sébastien-Bottin.
G.— No tengo otra; mire, es mi dirección oficial.
H.F.— Vivir sin dirección, sin vivienda, complica las relaciones con los amigos, no puedes invitar a la gente a casa, no puedes cocinar…
G.— No me gusta cocinar.
H.F.— Siempre es usted el invitado.
G.— ¿Y…? Claro que crea problemas, y también soluciones y, a la vez permite ser irresponsable. No soy responsable de nada socialmente, lo que me permite también una especie de compromiso inmediato, una incorporación rápida. Cuando Bobby Seale fue detenido —Bobby Seale era el jefe del partido Pantera Negra—, dos delegados vinieron a verme y me preguntaron qué podía hacer por Bobby Seale. Era por la mañana y contesté: «Lo más fácil es ir a los Estados Unidos para conocer la situación». Ellos preguntaron «¿Cuándo?» —«Mañana»— «¿Tan rápido?». Y vi cómo los Panteras se quedaban desconcertados. Ellos suelen actuar rápidamente y yo iba más rápido aún simplemente porque vivía en el hotel. Tenía una maletita. Si tuviese un piso, ¿podría haber hecho lo mismo? Si tuviese amigos ¿tendría la misma rapidez de movimientos?
H.F.— Por su nombre, por sus recursos, ¿teme estar rodeado de un cierto lujo burgués?
G.— ¡Ah! Eso es una tontería. No, no creo porque no le tengo ningún respeto al lujo burgués. Necesitaría al menos un castillo del Renacimiento. Con los derechos de autor no me puedo permitir el patio de un Borgia, así que tampoco tengo mucho que perder.
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